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Traitement d’une disjonction acromioclaviculaire

QU’EST-CE QUE C’EST ?

Les disjonctions acromio-claviculaires sont fréquentes, lors d’un choc direct sur le moignon de l’épaule notamment lors de sports comme le rugby, les sports de combat, le ski ou le vélo. Le patient se plaint d’une douleur et d’une impotence fonctionnelle. L’épaule présente une déformation douloureuse de l’articulation acromio-claviculaire avec parfois la clavicule sous la peau. Dans les cas les plus graves, il est objectivé une mobilité verticale en touche de piano et un tiroir antéropostérieur. A long terme, une arthrose acromio-claviculaire peut apparaître.

AVANT LE TRAITEMENT

L’articulation acromio-claviculaire est entourée d’une capsule renforcée de ligaments acromio-claviculaires qui assurent la stabilité horizontale. La stabilité verticale est assurée par des ligaments coraco-claviculaires (ligaments conoïde et trapézoïde). La disjonction peut être définie grossièrement en plusieurs stades :

  • Stade 1 : entorse acromioclaviculaire
  • Stade 2 : rupture des ligaments acromio-claviculaires
  • Stade 3 : rupture des ligaments acromio-claviculaires et coraco-claviculaires
  • Stade 4 : luxation postérieure au travers du muscle trapèze
  • Stade 5 : déchirure de la chappe musculaire deltotrapézienne associée

Des radiographies centrées sur l’acromioclaviculaire permettent de constater cette disjonction.

QUEL TRAITEMENT ?

Concernant les stades 1 et 2, il est proposé un traitement orthopédique par coude au corps pour une durée de 4 à 6 semaines, puis de la rééducation.
La chirurgie est formellement indiquée pour les stades 4 et 5. Celle-ci est discutable pour le stade 3 en fonction de l’âge du patient, de son activité professionnelle et sportive.

La chirurgie se déroule en ambulatoire sous anesthésie générale et locorégionale. Elle est effectuée sous arthroscopie ou à ciel ouvert. En aiguë, le principe de la chirurgie est la stabilisation de l’articulation acromioclaviculaire grâce à un système d’endobouton. Il est parfois nécessaire de protéger la réduction articulaire par une ostéosynthèse temporaire (broches et fil métallique) ou par la suture directe du ligament acromioclaviculaire et de la chappe musculaire. Dans les cas de lésions chroniques, instables et sans arthrose acromio-claviculaire, le principe est de réduire et stabiliser temporairement la luxation grâce à une ligamentoplastie.

APRÈS L’INTERVENTION

La cicatrisation nécessite des pansements pendant 2 semaines. Votre membre sera immobilisé dans une attelle pour une durée déterminée par le chirurgien. Vous serez revu en consultation et la rééducation sera adaptée à l’évolution de votre épaule. Ces délais sont variables et sont donnés à titre indicatif. La surveillance ultérieure des pansements, la couverture anti-douleurs ainsi que les rendez-vous de contrôle avec radiographie vous seront donnés à 30-45 jours par le secrétariat du Dr Laporte et du Dr Mazaleyrat.

COMPLICATIONS APRÈS CHIRURGIE

Les plus fréquentes :

  • Un hématome qui se résorbe en règle générale tout seul.
  • L’algodystrophie est un phénomène douloureux complexe. Elle est traitée médicalement et peut durer plusieurs mois (voire parfois des années), entrainant une prise en charge spécifique avec rééducation adaptée, bilans complémentaires et parfois une prise en charge spécifique de la douleur. Elle est imprévisible dans sa survenue comme dans son évolution et ses séquelles potentielles.

Plus rarement :

  • L’infection profonde est exceptionnelle. Elle peut nécessiter une nouvelle chirurgie et un traitement prolongé par antibiotiques. Il vous est fortement déconseillé de fumer pendant la période de cicatrisation, le tabagisme augmentant de manière significative le taux d’infection et retarde la cicatrisation.
  • Une perte de sensibilité au niveau de la clavicule qui peut survenir pendant une période transitoire.
  • La cicatrice peut rester gonflée et sensible pendant plusieurs semaines.

La liste n’est pas exhaustive et une complication particulièrement exceptionnelle peut survenir, liée à l’état local ou à une variabilité technique. Toutes les complications ne peuvent être précisées, ce que vous avez compris et accepté.

QUELS SONT LES RISQUES SPECIFIQUES A L’INTERVENTION ?

  • Parfois une perte de force et une raideurséquellaire.
  • Douleur résiduelle transitoire
  • Rupture du matériel et récidive de la luxation. La reprise chirurgicale doit être discutée avec le chirurgien.

LES RÉSULTATS À ESPÉRER

Le but de cette chirurgie est d’améliorer la fonction globale de votre épaule, une mobilité indolore de l’épaule, qui va permettre de récupérer en autonomie.